Visite en images: Les bâtiments conventuels et porterie

Les bâtiments datent du XIIIe siècle. Ils ont été achetés sous la Révolution comme bien national et leurs pierres ont été vendues pour construire des maisons ou paver des chemins. Seuls ont été préservés la chapelle de l’Abbé, la Salle de Justice et le musée lapidaire.

(La visite de la Salle de Justice et du musée lapidaire est accessible aux groupes sur réservation.)

a) Chapelle Saint-Gerbold

b) Loggia

c) La Salle de Justice ou de baillage

d) Le musée lapidaire

e) Vestiges des tours

Chapelle Saint-Gerbold (ou Saint-Gerbaud, évêque de Bayeux, vers 689-691)

 

Elle fut construite grâce à un don de Saint Louis, en route pour le Mont-Saint-Michel. Dotée d’une abside polygonale et implantée dans un gable droit, elle est considérée comme une très belle réalisation de l’art gothique en Normandie. L’accès se fait par un escalier dont le palier forme une loggia (b) richement décorée de chapiteaux et d’une belle rosace.

À l’intérieur, le côté nord, détruit pendant la guerre de Cent Ans, a été reconstruit au XVe siècle. Les chapiteaux, plus chargés, contrastent avec les simples meneaux et les oculi d’origine visibles sur le côté droit.

Les clés de voûte du XVe siècle sont armoriées. La première clé porte le blason de France, commémorant l’union d’Anne de Bretagne et de Louis XII (1492) par l’adjonction de trois hermines noires terminées par des fleurs de lys.

La deuxième représente deux léopards, emblème de la Normandie, surmontés d’une mitre : le blason de l’abbaye.

La troisième clé avec ses trois fleurs de lys et bâton écoté figure le blason du cardinal Charles de Bourbon, qui fut abbé commendataire de Cerisy.

L’autel et les fresques au-dessus datent du XVe siècle.

Bien que passablement détériorées par les saccages des protestants en 1562, et l’utilisation de la chapelle comme grenier à fourrage pendant 165 ans, les fresques témoignent d’une belle iconographie. On y découvre trois épisodes de la vie de la Vierge (naissance, annonciation, nativité). Mais aussi Saint Vigor représenté en évêque. Et encore, un abbé agenouillé : l’abbé Laurent Leclerc qui, avec l’abbé Richard Sabine, a œuvré à la restauration de l’abbaye au lendemain de la guerre de Cent Ans.

À droite de l’autel, on peut admirer un double lavabo sous deux arcs géminés en plein cintre. Celui-ci servait de fontaine d’ablutions pour le prêtre avant et après la consécration.

À gauche de l’autel, une porte, aujourd’hui obstruée, permettait l’accès à l’église abbatiale. Au sol, les pavés sont une copie du pavement d’origine, exposé au musée.

Dans une armoire est conservée une belle collection d’ornements sacerdotaux datant des XVIIe et XVIIIe siècles : étoles, chasubles, chapes richement brodées.

La Salle de Justice ou de baillage

 

Un escalier de bois sépare la chapelle de l’Abbé de la Salle de Justice. Cette dernière date du XIIIe siècle. Au fond, la porte de la prison. En effet, par décision papale, l’abbé avait rang d’évêque et droit de basse et haute justice. Dans ce lieu étaient prises également les décisions administratives concernant les propriétés de l’abbaye, dont 48 paroisses et 7 prieurés (dont 2 en Angleterre).

Au mur figurent les portraits de quelques abbés de Cerisy. Le plus célèbre d’entre eux, Mazarin, fut abbé de 1650 à 1660. Cependant, pas plus que ses prédécesseurs depuis le régime de la commende en 1502, Mazarin ne résida à l’abbaye. Un grand official avait délégation de pouvoir.

 

La salle regroupe aujourd’hui le mobilier des moines, des documents et des manuscrits. Sous le plafond droit en chêne, dont les planches sont inhabituellement disposées dans le même sens que les solives, sont ainsi présentées quelques belles pièces de mobilier.

 

Trône du Saint-Sacrement en bois doré, datant du XVIIIesiècle, répertorié aux Archives départementales et restauré en 2005.

 

Pupitre en fer forgé du XVe siècle portant le nom de saint Vigor, pièce rarissime puisqu’il n’en existe que trois en France.

 

Meuble de milieu (servant à faire la lecture), retrouvé dans le réfectoire des moines, transformé en coffre-fort avec ses trois serrures.

 

Lutrin pivotant du XVIIe siècle à l’effigie de saint Jean, représenté par un aigle tenant dans ses serres un serpent.

 

Armoire normande du XVIIe siècle contenant quelques livres ayant appartenu aux moines : une « concordance latine », imprimée en 1555 chez Robert Étienne à Paris ; un coutumier de Berrault de 1648 ; le premier dictionnaire étymologique de Ménage daté de 1693 traitant des origines de la langue française ; le dictionnaire royal de Pommey de 1692 ; le dictionnaire Moméri en cinq tomes de 1712 ; un antiphonaire (recueil des chants de l’office) du XVe siècle.

 

Meuble gothique du XVe siècle servant de garde-manger. Il fut fabriqué par les huchiers de Cersiy, tout comme les quarante stalles de l’abbatiale, datant de 1400, les plus anciennes recensées en Normandie. Il fut retrouvé dans un haras de la région, où il était utilisé comme coffre à avoine.

 

Chasse romane du XIIe siècle ayant contenu les reliques de Saint Vigor. Cette pièce unique était ornée de pierres et de métal précieux.

 

Dans une vitrine, on peut voir, parmi divers parchemins et manuscrits, le document avec son sceau attestant la fermeture de la Salle de Justice en 1790.

 

Quelques gravures représentant les derniers abbés commendataires de l’abbaye – dont on retrouve des caricatures dans le cachot –, notamment : Pierre Habert de Montmor (enterré dans l’abbatiale), Henri-Louis Habert de Montmor, son cousin, caricaturé dans le cachot avec une tête d’oie ; le ministre Mazarin ; Philippe Bourbon de Vendôme, caricaturé en baleine; Paul Albert de Luynes, cardinal archevêque de Sens, représenté en lion.

Le musée lapidaire

Installé dans la salle basse, partiellement voûtée d’ogives, il abrite des fragments de statues et une collection de pavements décorés des XIVe et XVe siècles.

Au fond, les restes du cachot avec des graffitis des prisonniers datant des XVe et XVIe siècles.

Vestige des tours

Vestiges des tours du XIIIe siècle de la façade sud détruite en 1811 avec ses contreforts et fenêtres à double fenestrage.

Les souterrains

Entrée de l’un des souterrains (photo Nicolas Lenormand)
Entrée de l’un des souterrains (photo Nicolas Lenormand)

Un réseau de souterrains rayonne autour de l’abbaye, menant à l’étang aux moines, à la forêt ou à une ferme voisine. Les souterrains, comme dans les châteaux, collectaient les eaux pluviales et usées, mais servaient vraisemblablement aussi à conserver certaines denrées alimentaires, ou encore à se cacher et s’enfuir.

En 2011, des travaux de drainage ont permis la mise au jour et la réhabilitation des raccordements existants, assurant l’assèchement des bâtiments qu’une humidité chronique menaçait.

 

Des colonies de différentes espèces de chauves-souris ont également été découvertes et répertoriées, ce qui permet d’œuvrer à la préservation de ces espèces menacées.

Ouverture annuelle du 1er avril au 1er novembre 2024

 

Avril, tous les jours sauf le lundi, de 11h à 18h.

 

Mai, Juin, Juillet, août, tous les jours, de 10h à 18h.

 

Septembre, tous les jours, de 11h à 18h.

 

Octobre, les samedis et dimanches uniquement, de 12h à 18h.

 

 

Visite-guidée, tous les mercredis à 15h de mai à septembre,

tous les vendredis à 10h30 en juillet et en août et tous les samedis à 15h en septembre.

 

 

 

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