Façade et transept sud
a) Le mur servant aujourd’hui de façade est un refend qui date de 1745 et qui séparait alors dans l’église les moines (partie conservée) des paroissiens (partie détruite). Restent trois travées de la nef, séparées par des contreforts plats. Les quatre travées manquantes ont été détruites en 1811.
b) Les fenêtres du troisième étage sont surmontées de modillons. Voir détail ci-dessous(*).
c) Appareillage en opus spicatum, appelé vulgairement « arête de poisson ».
d) Souche aveugle avec bande lombarde. Le deuxième étage comprend sept arcades dont deux seulement étaient ouvertes sur chaque face : la troisième et la cinquième. Le troisième étage est du XIIIe siècle et la flèche du XIXe siècle. Au Moyen Âge, le clocher avait vingt mètres de plus de hauteur.
e) Porte qui assurait la communication entre l’église et le cloître. Celui-ci, de trente-cinq mètres sur trente, comprenant deux cents colonnes, était enserré, sur sa largeur, entre l’église et le réfectoire et, sur sa longueur, entre le transept et les bâtiments des moines.
f) Partie dégagée du mur-bahut, qui supportait les colonnes du cloître, côté église.
(*) Détail: modillons et gargouilles des fenêtres du troisième étage.
Abside et absidiole
L’abside comporte trois étages de fenêtres. Cette disposition est unique en Normandie.
a) Contreforts plats d’origine.
b) Les murs de l’église abbatiale, aux fondations insuffisantes, s’ouvrent avec le temps, l’arc roman intérieur s’est effondré et des contreforts de renforcement ont été mis en place pour soutenir l’abside.
c) Pignon et clocheton du XIVe siècle.
d) Absidiole à deux étages (unique).
e) Fenêtre de l’ancien chartrier, pillé par les protestants en 1562. En dessous, un fenestrage rapporté au XVe siècle.
f) Vestiges du monastère du XVIIIe siècle.
g) Modillons et gargouilles romans.
La nef
a) Chapiteau avec, à l’extrémité, une petite volute quelques têtes et des rinceaux. Arcades avec rouleaux moulurés, boudin et filet.
b) Les grandes arcades ouvrent sur les bas-côtés à voûte d’arête.
c) Le deuxième grand arc ouvre sur la tribune ; à l’intérieur, deux arcs jumelés, quelques-uns ornés de dents de scie et de chevrons.
d) À l’étage, des fenêtres hautes, trois arcs en triplet avec galerie de circulation dans l’épaisseur du mur, dite "coursière normande".
e) Pile nord-ouest du transept. Au XVe siècle, les quatre piles romanes d’origine, trop faibles, ont été noyées dans des masses rondes supportant des arcs gothiques sans chapiteau.
f) Arc roman originel, donnant bien l’impression de légèreté qui devait, à l’époque, se dégager de l’ensemble du bâtiment.
g) Le plafond plat et charpenté, restitué il y a quelques années, reproduit les dispositions originelles. Les églises normandes romanes et celles d’Angleterre construites à la même époque n’étaient pas voûtées, malgré « leur mur épais » et leurs murs gouttereaux fortement rythmés.
Le transept sud
Avec quarante mètres de longueur intérieure, ce transept est le plus important des églises romanes normandes.
a) Tribune d’époque, appuyée sur deux arcs légèrement en fer à cheval.
b) Voûte d’arête supportant la tribune.
c) Balustrade rajoutée du XVe siècle.
d) Plafond plat et charpenté, reconstruit.
e) La coursière normande suit les contours du transept.
f) Tour lanterne, aujourd’hui obturée par une voûte. Elle était totalement dégagée au Moyen Âge.
g) Statue de la Vierge, provenant de la chapelle Notre-Dame de l’Épine, détruite à la Révolution.
L’abside
Elle est unique avec ses quinze fenêtres romanes sur trois niveaux, et ses coursières aux deux niveaux supérieurs.
a) Les culots sculptés des colonnettes supportant l'arc de gloire représentent des moines chantants et jouant d'instruments divers, ainsi que des anges.
b) Une voûte à nervures, prenant appui sur les piles moulurées romanes d'origine, a remplacé au XIVe siècle la voûte romane effondrée.
c) Culots sculptés représentant également des moines chantant et jouant d'instruments.
d) Le plafond de la coursière supérieure est richement ornementé d'arcs à clés de voûte.
L’élévation du chœur
a) Le rez-de-chaussée (premier étage en architecture) ne communique avec les chapelles latérales que par des portes.
b) Au deuxième niveau, deux grandes baies jumelées faisant toute la hauteur, séparées par une grosse pile avec des colonnes engagées en façade.
c) Au troisième niveau, trois baies séparées par des petites piles moulurées ; la baie du milieu encadrant la fenêtre.
d) Au XIVe siècle, le plafond plat d’origine, restitué il y a quelques années, fut remplacé par une voûte d’ogive en pierre.
e) Les pieds de gerbe de moulures, conservés lors des travaux, illustrent bien comment, à l’époque, on greffait une restauration gothique sur une construction romane.
f) Vestige de l’arc romain qui s’enfonça faute de fondations suffisamment larges. Il fut chemisé par la suite par un arc gothique, beaucoup plus lourd dont les colonnes ont été, elles aussi, greffées sur la colonne romane.
Les stalles
Ces quarante stalles sont les plus anciennes de Normandie. Elles ont été taillées par les huchiers du pays ; la facture, datée de 1400, retrouvée aux Archives départementales de la Manche, y fut détruite lors du bombardement de 1944.
a) Miséricordes représentant deux grosses feuilles croisées, qui permettaient aux moines de s’appuyer, tout en suivant l’office debout.
b) Jouées sculptées de décors gothiques. Les moulures d’appui de la main se terminent en feuille de chou.
c) La moulure supérieure de la jouée épouse la forme d’une grande volute.
d) Montant de la grille du chœur en fer forgé datant du XVIIIesiècle.
Avril, tous les jours sauf le lundi, de 11h à 18h.
Mai, Juin, Juillet, août, tous les jours, de 10h à 18h.
Septembre, tous les jours, de 11h à 18h.
Octobre, les samedis et dimanches uniquement, de 12h à 18h.
Visite-guidée, tous les mercredis à 15h de mai à septembre,
tous les vendredis à 10h30 en juillet et en août et tous les samedis à 15h en septembre.